« Bonjour! Je m’appelle Jean-Christophe PUGLIESE, mais tout le monde m’appelle NANO ! »
« Eh!bien! Bonjour Nano! »
Si les présentations ont été faciles, la suite, en ce qui me concerne, s’est avérée plus compliquée! Comment résumer, en quelques lignes, une vie aussi multiple, étonnante, enrichissante, que celle de Nano? Et quelle belle rencontre qui m’était ainsi offerte ! Quelle belle leçon de vie qui montre que tous, quels que soient les origines, le milieu social, les errances, voire les erreurs, peuvent accéder à l’excellence.
Tout avait pourtant mal commencé. En classe, le prof menaçait les élèves en disant: « Si tu ne travailles pas mieux, tu finiras comme PUGLIESE! ». Echec scolaire. Au grand désespoir des parents qui collent Nano, à 14 ans, dans un internat d’apprentissage, au fin fond de la Creuse. Nano aurait voulu apprendre la menuiserie. Pas de place, donc pas de chance; il sera tailleur de pierre! C’est ça ou rien. Sauf que, sur 1000 élèves, ils ne sont que 5 tailleurs de pierre. Et NANO, le cancre, devient le meilleur. A sa grande surprise, il est désormais reconnu, admiré même, pour son habileté à tailler la pierre. Lui qui était montré du doigt pour sa nullité scolaire! Et tout va basculer. Lui qui avait collectionné les zéros s’habitue à décrocher des 19/20, (parce qu’on ne pouvait pas mettre 20/20)… Toutefois, il reste un rebelle, un électron libre, un contestataire et cette école, à la rigidité militaire,-les cheveux sont rasés à 3cm autour des oreilles-, l’accepte tel qu’il est, car NANO est protégé par son tout jeune mais bien réel talent. C’est ainsi qu’au lieu de tailler le sujet imposé, il présente aux profs stupéfaits: un « Moine en prière » qu’il a sculpté dans un bloc de calcaire ! Et il décroche son C.A.P. !
Commence alors, un parcours chaotique aux multiples activités, le Louvre, pour un chantier de restauration, mais Nano cherche sa voie personnelle autant que professionnelle. Il devient un errant. Vit dans la rue, de petits boulots. Il faudrait lui greffer une puce pour suivre ses errances avec un GPS. A 23 ans, il reprend à Cahors, une entreprise de taille de pierre. En 1986, il expose la plus grande cheminée en pierre de la Foire de Paris. En même temps qu’il postule pour être animateur dans une radio au Quebec ! Il est sélectionné mais ne partira pas car une annonce dans Nice-Matin, propose un chantier… à Monaco ! Celui de la villa des Bruyères, place Ste Dévôte. Il se marie, s’installe à Beausoleil. Deux enfants. Fait un passage chez Jean LEFEVRE dans une carrière de La Turbie, puis chez BRISACH où il sculpte des cheminées. Et une « Femme couchée » de trois tonnes ! En 1995, il réalise une « Maternité », qui, toutefois, ne correspond pas à ce que souhaitaient les commanditaires…
Continuer la lecture de LE PORTRAIT DU MOIS : « On m’appelle NANO ! »