MEDIATHEQUE: Quatrième et dernière conférence du Cycle 2016 consacré aux Sciences de l’Univers initié par notre Académicien turbiasque Alessandro MORBIDELLI. Le thème de la soirée de clôture: « Des étoiles à la Lumière… où comment ITER nous prépare un futur énergétique en fusion nucléaire »
Thème passionnant qui nécessitait toutefois une attention soutenue pour ne pas décrocher de l’exposé, pourtant simplifié, du conférencier… Et un espoir quelque peu déçu, en ce qui nous concerne, car le remplacement de la fission nucléaire par la fusion n’est pas pour demain. Et pourtant, quand on compare les dangereuses contraintes de la production d’énergie électrique par l’actuelle fission, -faible rendement, fiabilité des centrales, stockage des déchets-, aux exceptionnels avantages de la fusion, l’impossibilité de déterminer une date pour cette mutation technologique indispensable à notre développement, ne peut que décevoir.
L’un des obstacles majeurs pour l’obtention d’énergie électrique à partir de la fusion est que celle-ci ne peut intervenir qu’à partir de températures extrêmement élevées, de l’ordre de 150 millions de degrés. Actuellement, aucun matériau ne permet de fabriquer un tel « chaudron ». Seule une « enveloppe » magnétique pourra supporter de telles températures. Le remplacement de nos actuelles centrales nucléaires à fission n’est envisageable qu’à terme de plusieurs dizaines d’années…Avec tous les risques et toutes les contraintes que cela suppose.
Pour produire un jour cette énergie inépuisable qui est celle qui anime le soleil ou les étoiles, ITER, un formidable projet est en cours de développement à St. Paul-lez-Durance, près de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône. Les 28 pays de l’Union européenne, mais aussi la Chine, l’Inde, le Japon, la Suisse, la Corée, la Russie, les Etats-Unis, soit 35 pays, sont partenaires de ce projet qui les lie pour les 35 prochaines années. A terme, pour 50 Mégawatts d’énergie fournie, ITER pourra en restituer 500 ! Soit un facteur multiplicateur de 10 ! ITER, dont le coût est aujourd’hui, de 13 milliards d’euros, ne verra peut-être pas le jour avant…2100 ! Et il n’est pas certain que le résultat de ces recherches puisse être exploité! Outre la nécessité d’utiliser une enveloppe magnétique, il faudra aussi contenir la toxicité à l’intérieur et stabiliser le plasma obtenu. Actuellement, cette stabilisation n’a pas dépassé…DIX secondes !
ITER est l’exemple type de ce qu’est la recherche fondamentale indispensable à notre avenir: explorer des domaines inconnus, sans certitude de pouvoir exploiter un jour le résultat de ces recherches. Sans même garantir que les résultats interviennent!
Un immense merci à Alessandro, à tous ses collègues conférenciers qui nous ont enrichis de leurs connaissances et à l’équipe de la Médiathèque de La Turbie.