10 puissance 14… Soit cent mille milliards… C’est le nombre de grammes des grains de sable de la dune du Pilat, chère au Docteur Alexandre OTTAVIANI, natif du bordelais, professeur à l’Université de Nice, spécialiste du vieillissement.
Cent mille millards, c’est aussi le nombre de nos cellules… Comparaison impressionnante!
C’est à l’histoire, passionnante, de la naissance, de la vie, de la mort de nos cellules que nous a conviés ce scientifique comme nous les aimons à la Médiathèque de La Turbie. Sympa, décontracté, connecté à son auditoire à qui il a su transmettre son savoir pourtant complexe, en termes simples, à la portée de chacun.Comment, à partir d’une seule cellule fondatrice, un oeuf fécondé, peut-il parvenir à cet ensemble de cellules où chacune aura son rôle pour assurer le bon fonctionnement de notre organisme?
Sans faire référence à une quelconque intervention divine qui relèverait de la croyance et non de la science, on ne peut qu’être saisi par les interactions de ces cellules qui font penser à une « intelligence cellulaire » dans la mesure où elles sont en mesure d’intervenir, en temps réel, pour faire face à une situation donnée…
Une cellule est capable d’interpréter et de répondre, en temps réel, à des signaux !
Nos cellules communiquent entre elles. Une cellule est en mesure, par exemple, d’envoyer un signal d’alerte aux cellules menacées afin qu’elles prennent les mesures de sauvegarde nécessaires à leur bon fonctionnement! De même, certaines de nos cellules sont capables de s’autodétruire lorsqu’elles sont en surnombre ou fonctionnement mal! Or, ce processus s’interrompt lorsqu’un cancer apparaît, ce qui ouvre des pistes pour la recherche puisqu’il « suffirait » d’agir sur le signal de surproduction cellulaire ou encore de régénérer les cellules menacées d’autodestruction…Mais rien n’est simple dans ce domaine: certaines cellules cancéreuses programmées pour être détruites, sont capables d’inverser le processus dès lors qu’il y aurait une possibilité de survie pour elles !
Il existe aussi, une intelligence du Mal…
Bonne nouvelle: notre corps se renouvelle en permanence! Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu, mais nous changeons de corps tous les quinze ans! Vingt milliards de nos cellules meurent chaque jour, fort heureusement aussitôt remplacées. A chaque seconde de notre vie, vingt millions de cellules se multiplient et donnent naissance à 40 millions de cellules-filles! Si bien que la plupart de nos organes sont plus jeunes que nous! Parmi les cellules dont la durée de vie est la plus courte, celles de l’épiderme qui se renouvellent tous les 28 jours et le Dr. OTTAVIANI de nous préciser que chacun de nous élimine, chaque année… deux kilos de cellules épithéliales mortes! Petit bémol: nos neurones, eux, ont bien notre âge !
Et une question: si nos cellules se renouvellent, pourquoi vieillit-on?
On en est encore au domaine des hypothèses. Certains chercheurs pensent que nos cellules ne se dédoublent pas indéfiniment. Les télomères fixés à l’extrémité des chromosomes diminueraient de longueur à chaque division pour finir par cesser toute activité..En théorie, il suffirait donc d’empêcher le raccourcissement des télomères pour augmenter la durée de vie et il semble qu’une enzyme y parvienne.Et le Dr. OTTAVIANI de nous présenter une petite hydre aux particularités étonnantes: si on la coupe en petits morceaux, y compris la tête, chaque morceau reconstitue une hydre complète !
Etant virtuellement impossible à tuer, la bestiole est immortelle!
Selon Alexandre OTTAVIANI, nous pouvons aider nos cellules à mieux fonctionner… grâce au jeûne ! En effet, chacun de nos systèmes, cardio-vasculaire, cérébral, respiratoire, rénal, nerveux, lymphatique, intestinal, comme notre organisme tout entier, a besoin de récupérer afin que nos sens, la vue, le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe fonctionnent au mieux. Les études montrent que pour la souris de laboratoire, comme pour l’homme, le jeûne stimule le fonctionnement cellulaire et renforce nos défenses immunitaires.
Autre facteur ralentissant les effets du vieillissement: les techniques permettant de limiter ou de supprimer le stress. L’intensité du stress influe directement sur la longueur de nos télomères. D’où l’impérieuse nécessité pour les parents de veiller à épargner à leurs enfants toute source de stress, dès le plus jeune âge!
Toutefois, ne rêvons pas: l’immortalité n’est pas pour demain! Et c’est mieux ainsi. Une simulation due à des scientifiques de l’Université de San Paolo a montré qu’une population d’immortels vivant aux côtés d’une population de mortels, serait vouée à l’extinction. Nous devons accepter le vieillissement, non seulement parce qu’il est inéluctable, mais aussi parce qu’il résulte d’une évolution qui garantit la survie de l’espèce humaine.
Cette 4ème conférence concluait le cycle 2018 dédié à « La vie, la mort, la vie ». Ce thème choisi par Alexandre MORBIDELLI, l’initiateur de ces rendez-vous annuels consacrés aux « Sciences de l’Univers » .Un immense merci à Alessandro MORBIDELLI, à ses amis conférenciers, aux responsables de la Médiathèque, Madame THERON, ARZU, pour l’organisation et l’accueil chaleureux qui nous est réservé. A l’année prochaine?
André-François PELLEGRIN
Conseiller municipal
Président de « La Turbie, mon village »
Bonjour,
Encore une fois une bien belle initiative, super !
Quel sujet passionant, et à bas le racourcissement des télomères 😉
Et encore j’ai du faire un choix dans tout ce qui a été dit! Mais c’était effectivement passionnant!Je ne regarderai plus jamais les homards de la même façon: ils conservent toute leur vigueur tout au long de leur vie. Tout ça parce que la télomérase continue d’alimenter leurs télomères qui ne raccourcissent pas! Ils peuvent donc renouveler leurs cellules indéfiniment! Heureusement qu’il y a les barbecues parce que sinon on serait envahis!