Vendredi 9 mars 2018, la médiathèque de La Turbie, dans le cadre de la série consacrée aux Sciences de l’Univers, nous proposait une nouvelle conférence sur le thème: « Les cycles de la croûte terrestre ».
A priori, un sujet plutôt ardu, pas vraiment « people », qu’un jeune et dynamique Maître de conférences à l’Université de Nice, Yann ROLLAND, a su rendre accessible aux habitués de la Médiathèque. Il faut préciser que Yann n’est pas un « simple » chercheur de laboratoire, mais également un guide de haute montagne, un scientifique de terrain, loin du noeud papillon et du langage hermétique que l’on prête volontiers aux scientifiques. Et cette proximité, intellectuelle mais également physique, en raison de l’exiguïté de la salle, est certainement l’une des clés du succès grandissant de cette série de conférences annuelles que nous devons aux responsables de la médiathèque et à Alessandro MORBIDELLI, astronome turbiasque, Le conférencier n’est plus cravaté, perché sur une estrade lointaine, mais en jean, au milieu du public, au même niveau que lui, physiquement tout au moins. Cette intimité donne une toute autre dimension à ces conférences dont les thèmes les plus ardus deviennent plus accessibles, sinon familiers, à l’auditoire. Et ce fut encore le cas, ce soir-là!
Notre Terre, plus précisément, la croûte terrestre, comme tout élément vivant, est sujette à des cycles, donc à des évolutions, qui l’ont profondément marquée tout au long de ses 4 milliards d’années. C’est à ces cycles dits « de Wilson » que Yann a consacré ses recherches afin de comprendre le mécanisme qui régit la vie des continents plus connue sous l’appellation de « tectonique des plaques ». Comment les continents se sont-ils formés, comment ont-ils évolué, quelle a été l’action de ces mouvements sur la formation du relief terrestre mais aussi sur notre climat, autant de questions auxquelles Yann a répondu et qu’il est impossible de retranscrire ici.
Une question toutefois: « A partir de quels indices pouvez-vous retracer l’histoire de nos continents? »
Yann: « A partir des roches métamorphiques et des minéraux qu’elles contiennent! D’où la nécessité pour le géologue de prélever sur le terrain ces éléments de roches, remontés en surface, dont l’analyse en laboratoire et la comparaison avec nos bases de données, permettra de reconstituer l’histoire. De minuscules échantillons de minéraux vont ainsi nous permettre d’écrire l’histoire de nos gigantesques continents. Le micro rejoint le macro! »
Ci-dessus, le K2, l’une des montagnes les plus hautes de la planète, 8.611m., né de la collision des deux plaques tectoniques Inde et Asie. Cette quête géologique a conduit Yann a parcourir le monde de l’Himalaya à l’Antarctique, en passant par les Alpes et le Caucase. Ce qui explique peut-être le choix du jean au détriment du noeud papillon et cette authenticité évidente dans les propos tenus qui ont rendu le conférencier aussi sympathique et aussi proche de son auditoire. Merci à tous les acteurs de la soirée.
Oui, la culture peut être populaire ! Il suffit aux « sachants » de la rendre accessible au plus grand nombre! Merci Yann!
Prochaine et dernière conférence du cycle 2018 consacrée à « La vie, la mort, la vie », Vendredi 06 Avril à 19.30h à la Médiathèque communale du village avec Eric GILSON qui nous fera découvrir les merveilles du renouvellement cellulaire. Réservation fortement recommandée au 04 93 35 41 45.
afp