EN… QUETE d’histoire à l’Eglise St. MICHEL

Une enquête digne d’une série policière…

Vendredi 9 Mars, « vernissage » de la restauration d’une peinture murale de la chapelle de la « Vierge de Miséricorde » en l’Eglise St. Michel de La Turbie, à l’initiative du Maire, Jean-Jacques RAFAELLE et de son Adjointe à la Culture, Hélène GROUSELLE. Une peinture murale représentant une religieuse et un saint homme, recouverte pour une partie importante, d’un badigeon blanc. Une peinture anonyme, sans grand intérêt artistique, qui s’avèrera n’être que la reproduction laborieuse, à la limite de la maladresse, d’une oeuvre beaucoup plus ancienne, une huile sur toile datant du milieu du XVIème s., signée Girolamo MUZIANO que l’on peut voir à Pérouse. Rien de bien passionnant, a priori, pour les  profanes, si ce n’est la grande délicatesse de la restauration, toute en légèreté respectueuse. Un peu à la manière de ces chirurgiens esthétiques dont la réussite se mesure au fait… qu’elle est invisible!

ET POURTANT…! Pendant 90 minutes, Florence CREMER, restauratrice de peintures murales  et Sophie KOVALEVSKY-WEYMULLER, chercheuse en histoire de l’art, ont su passionner leur auditoire, en décrivant leur travail. Comment, à partir d’un simple détail pictural, échafauder les multiples hypothèses possibles,  à la recherche de l’identité des personnages ? Le chapeau épiscopal posé en bas et à droite du tableau fait référence à un évêque. Mais lequel? St. François  de Sales? Saint Jean de la Croix? Saint Vincent de Paul? St. Charles Borromée? Chacune de ces hypothèses nécessite de longues et patientes investigations. Toutes conduiront à une impasse et nos deux enquêtrices décideront de revenir aux fondamentaux du départ, de remonter plus loin dans le passé comme le font souvent les spécialistes des affaires criminelles. Et St. Augustin s’imposa ainsi que sa mère, Ste Monique. Et de nous apprendre au passage que la jeunesse de St. Augustin n’avait pas été d’une sagesse exemplaire, au grand désespoir de sa mère… Ce qui laisse à chacun de nous un espoir salutaire!

La comparaison entre la toile du XVIème s. et notre peinture murale ne laisse évidemment aucun doute quant à la véracité de cette hypothèse, même si les symboles trinitaires qui ne figurent pas sur l’oeuvre originale ont probablement été l’objet d’un « repeint » ultérieur. L’enquête est bien bouclée et notre village peut s’enorgueillir désormais de posséder une oeuvre rare dont nous devons la restauration à la générosité d’un « facilitateur », car le mot « mécène » le gêne quelque peu: Daniel AUDEMARD, Président de la SOCAT, la plus importante entreprise turbiasque. Sans son aide, sans son souhait de ne pas limiter son intervention à la simple restauration de la peinture, mais de l’accompagner de la recherche historique qui permit d’identifier les personnages, sans l’association, rare elle aussi, d’une restauratrice et d’une historienne, nos deux personnages n’auraient pas été identifiés. Merci à tous trois pour cet enrichissement de notre patrimoine et pour nous avoir permis de suivre, pas à pas, les étapes de cette enquête historique peu commune et passionnante.

Une réflexion sur « EN… QUETE d’histoire à l’Eglise St. MICHEL »

  1. Bonjour Monsieur,

    Je vous remercie pour votre article précis et vif qui est dans la juste ligne de ce moment où nous avons eu grand plaisir à partager, avec vous tous, nos observations et pour Sophie sa recherche. Il est rare de lire notre travail aussi bien compris.

    Très sincèrement,

    Florence Cremer

    Conservation-restauration de peintures murales
    8 rue Dumenge 69004 Lyon
    06 84 60 70 53

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